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Carte Equateur

Note Equateur

 

Note 23 Equateur: Two thousand 4 l'Hémisphère Sud

J'entre dans le livre de Moritz Thomsen, "la Ferme sur le Rio Esmeraldas" (voir coups de cœur).

19.12.2003 Quito Je capte toute l'énergie andine de Quito. Il fait cool, c'est la 2e capitale la plus haute au monde (2850m) après La Paz en Bolivie. Je dors dans le quartier colonial, près de la Place Sto Domingo, majoritairement habité par les indiens. De ma chambre, le soir, je regarde le sommet de la colline de Panecillo (ancien culte inca) s’illuminer des personnages de Noël, et le matin je vois la vallée de Chillos prendre des couleurs orangées douces. Tout autour de moi, l’immensité des montagnes et au loin le volcan Pichincha. Le ciel bleu dégagé donne une impression de fraîcheur. Avec mon nouvel appareil photo, je shoote à nouveau les images à gogo.

Quito a également un quartier moderne, totalement séparé, autonome, différent de la partie coloniale, plus riche. Je flâne dans la librairie libri mundi http://www.librimundi.com/ et j'apprends que c'était autrefois la maison de  Moritz Thomsen. Le musée Guayasamin http://www.guayasamin.com/ est malheureusement fermé pendant les vacances, je ne verrais que la porte de la maison du peintre équatorien.

22.12.2003 Guayaquil La voiture arrive aujourd'hui. En principe! Je vais découvrir la corruption à l'équatorienne et la chaleur de plomb de Guayaquil. Gutierrez, le président depuis 2002 suite à un coup d'état, a pour programme de lutter contre la corruption et la pauvreté. C'est un excellent test avant de penser à entreprendre quelque chose en Equateur. Après une cinquantaine de signatures, d'estampilles, de certifications conformes, de backshishs, une tonne de papiers, les frais d' un agent en douane, 3 avions Quito-Guayaquil-Quito, un vingtaine de taxis, aéroport-port-ville-hôtel, des heures passées à courir les docks, les congés de Noël, je récupèrerai finalement la voiture et toutes mes affaires le 29 décembre! Je n'ai rien d'autres que ce que je portais à Panama, j'investis dans des culottes équatoriennes, un pull et des chaussettes tricotés main en alpaga façon "Germain et nous". 

24.12.2003 Xmas à Quito Je saute dans un avion pour Quito pour rejoindre Didier, Pete (voir note 20 Nicaragua) et Mélissa, son amie pour le réveillon de Noël. On est invité au restaurant par Nicolas, un anglais qui s’occupe de financement d' ONG. Pete, Didier et Nicolas sont allés partout et je me délecte de leurs histoires à travers la planète. Je me demande s'il y a un recoin du monde qu'ils n'aient pas explorés. Pete et Mélissa reviennent des Galapagos, les "îles enchantées" habitées par les lions de mer, les otaries, les fous à pattes bleues, iguanes marins et tortues géantes. 

25.12.2003 La "Mitad del Mundo"  Latitude 0° 0´0'', le parallèle zéro marque l'endroit où des scientifiques français ont établi en 1735 la position de la ligne équatoriale. Pour Noël 2003, on (voir photo, Pete, moi, Didier et Mélissa) met un pied dans chaque hémisphère. Notre GPS varie de 150 m par rapport à la ligne. Sur la courbe du monde, on est plus léger, les oeufs tiennent sur la pointe d'une aiguille, l'eau tourne dans des sens différents.  

26.12.2003 Quito- Latacunga- Zumbahua- Laguna de QuilotoaDidier connaît des petits villages indiens et un marché authentique, il m'y emmène. Pendant qu'il rejoint Lacatunga en moto, je prends à Quito un bus folklorique bondé la veille de marché, on est 4 sur le siège, il y a des poulets vivants dans la soute. La majorité de la population vit dans la pauvreté, au pied des volcans les plus hauts du monde, le Cotopaxi (5900m, en photo) et le Chimborazo (6310m). A Lacatunga, on picore des croissants chez une consœur de Didier qui gagne 30 $/mois, on trouve au marché des copies pirates de CD d'Adamo!, Mi manos en tu sinturas.

27.12.2003 On grimpe à l'avant du bus avec le chauffeur pour monter de Lacatunga à Zumbahua. Les breloques et le christ accrochés au rétroviseur cliquètent allègrement pendant +/- 2 heures pour atteindre 3900 m. Petit à petit, la végétation disparaît pour un paysage qui rappelle à Didier la toundra de Mongolie. D'ici, on voit les neiges du Cotopaxi, les Illinas et les premiers lamas. A Zumbahua, c'est jour de marché, on partage une tranche de vie des populations indiennes. Les femmes chargent leur lama de leurs achats. Elles vont gravir les pentes escarpées des montagnes pendant des heures, 3 heures nous dit l'une d'entre elles, au milieu d'une mosaïque de champs cultivés. Certaines se régalent de cochons d'Inde grillés, du cuy. Nous on se régale (et on réchauffe comme on peut, là haut) d'un riz au lait préparé par Didier à l'hôtel Ñuca Huasi que l'on a juste pour nous et sa charmante propriétaire.

28.12.2003 La région de la Laguna de Quilotoa est l'une des zones andines les plus sauvages d'Equateur, la route s'enfonce dans les canyons. Quilotoa est un grand cratère de volcan rempli d'eau émeraude dans laquelle se reflètent les nuages, d'une incroyable beauté.

Les 29 et 30 décembre, je suis à nouveau à Guayaquil pour récupérer la voiture. Au retour, entre Guayaquil et Baños, je serai arrêtée tous les 10 mètres par les indiens qui vivent sur les pentes du Chimborazo. Déguisés en monstres, ils ont dressé des barrages en tendant des cordes ou plaçant des barrières pivotantes ou des branchages. Ils demandent de l'argent pour l'enterrement de l'année qui s'achève. Le paysage est magnifique, les cimes enneigées des volcans n'ont jamais été aussi près, le Tungurahua crache un gros champignon de fumée grise.

31.12.2003 Baños Pete, Didier et moi on se retrouve. Simon est bloqué à la frontière colombienne à nouveau, les douaniers équatoriens étaient trop saouls pour le contrôler avant la fermeture. Baños est un étonnant melting pot. Les indiens de la région, les métizos venus de la Sierra et les touristes se bousculent pour les fêtes de nouvel an dans la station thermale. Après un jacuzzi dans les piscines sulfureuses et une douche sous la cascade, tout ce petit monde marche dans la ville, pas plus grande que le carré de Liège. A minuit, les gens brûlent des poupées en papier géantes. Les bouteilles sortent des manteaux et tout le monde se met à danser, les petits chapeaux tanguent sur la tête des indiennes, on nous offre de l'Aguardiente (le "péket" équatorien") chaude. A notre tour, on se met à tanguer au son du mérengué. 

02.01.2004 Baños-Puyo En moto... derrière Didier et avec Pete qui roule en BMW 1000, pour une des plus belles routes du pays qui va de Baños à Puyo aux portes de l'Amazonie. On s'agrippe au bord des précipices, passe par des tunnels, la cascade Pailon del Diablo, un canyon impressionnant (canyon du Pastaza), pour plonger après 60 km dans l'immensité  tropicale. La moitié de l’Equateur est couverte par la forêt amazonienne, prolifération végétale démoniaque et tentaculaire, habitée avant par les réducteurs de tête, les Shuars-Jivaros. Aujourd'hui, c'est un désastre écologique, les arbres ont été rasés au bulldozer pour faire passer les oléoducs, creuser les puits de pétrole, construire les routes. Un problème majeur en Equateur est la déforestation qui ne fait que s'accroître et avec la baisse des cours, les puits et les piscines de déchets sont laissés à l'abandon.

07.01.2004 Riobamba Le petit train des Andes  Le train va de Riobamba à Alausi jusqu'à la Nariz del Diablo, on monte sur le toit du train pour une expédition à travers les hauts plateaux de la Cordillère Andine, les champs cultivés d'où les indiens nous font signe, des à-pics vertigineux, nos pieds pendent dans le vide, tout en bas dans le canyon coule le Chan Chan. Le train va dérailler deux fois, on attend et on repart cahin-cahan. Parfois, le dénivelé est tellement fort qu'il n'est pas possible de tourner. Le train doit s'arrêter et faire une marche arrière pour prendre des rails en contrebas, marche avant,...en zigzag.

8.1.2004 Cuenca La dernière étape avant de quitter l'Equateur est le centre historique de Cuenca, une belle ville coloniale. Le lendemain, c'est à travers une paysage lunaire et ensuite des champs de bananes que je rejoins la frontière avec la Pérou, en compagnie de Didier.

Pour lire: "Le vieux qui lisait des romans d'amour", du chilien Luis Sépulvada, qui raconte l'histoire d'un ancien chasseur de l'Amazonie Equatorienne qui a trouvé l'antidote à l'ennui en lisant des romans d'amour, "La Ferme sur le Rio Esmeraldas", de Moritz Thomsen, voir coups de cœur, "Tintin et le temple du soleil".
A ne pas manger: la soupe aux pieds de poule en kinder surprise!
A déguster sans modération: les jus de fruits frais d'ananas, de mûres, fraises, tomates de arbol...
Achat éthique: L'ivoire végétal, le Tagua, c'est le cœur d'une noix d'un palmier qui pousse dans la selva amazonienne, est utilisé pour la fabrication des boutons et en haute couture.

Catherine, le 9 janvier 2004.


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